Poèmes

Passeport

par Max Jacob

Max Jacob

N'écoutez pas les vieux
César

qui croient devoir passer des rondes

leur conseil est un entonnoir

leur hasard n'est plus de ce monde.

Si vous demandez à l'octroi

la clef ou parchemin de roi

présentez-vous au douanier

en casquette de boucanier.

Un aigle s'est posé sur le fronton du temple

au triomphe doré d'un empereur latin.

Pas d'aigle et de fronton, ton âne blanc va l'amble

le regard ingénu vient à bout des malins.

Enfant, vieillard enfant, sois l'enfant que tu fus.

Ce n'est pas le collège et feu monsieur l'abbé

si tu deviens colonne qui restera le fût.

Chacun nouveau
Cadmus inventa l'alphabet.

Et quand le taxi rouge traverse la
Concorde

regarde par-delà cet obélisque affreux

par-dessus les bâtons des agents uniformes

le nom du
Père solidement ancré dans le ciel bleu.



Poème publié et mis à jour le: 15 November 2012

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