Poèmes

Parole de Socrate

par Jules Laforgue

Jules Laforgue

Socrate un jour faisant bâtir,

Chacun censuroit son ouvrage :
L'un trouvoit les dedans, pour ne lui point mentir.

Indignes d'un tel personnage;
L'autre blâmoit la face, et tous étoient d'avis
Que les appartements en étoient trop petits.
Quelle maison pour lui! l'on y tournoit à peine.

«
Plût au ciel que de vrais amis,
Telle qu'elle est, dit-il, elle pût être pleine! »

Le bon
Socrate avoit raison

De trouver pour ceux-là trop grande sa maison.

Chacun se dit ami; mais fol qui s'y repose :
Rien n'est plus commun que ce nom,
Rien n'est plus rare que la chose.



Poème publié et mis à jour le: 14 November 2012

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