Soleil ! soudard plaqué d'ordres et de crachats,
Planteur mal élevé, sache que les
Vestales À qui la
Lune, en son équivoque œil-de-chat,
Est la rosace de l'Unique
Cathédrale,
Sache que les
Pierrots, phalènes des dolmens
Et des nymphéas blancs des lacs où dort
Gomorrbe,
Et tous les bienheureux qui pâturent l'Eden
Toujours printanier des renoncements, — t'abhorrent.
Et qu'ils gardent pour toi des mépris spéciaux,
Bellâtre,
Maquignon,
Ruffian,
Rastaquouère À breloques d'œufs d'or, qui le prends de si haut
Avec la terre et son
Orpheline lunaire.
Continue à fournir de couchants avinés
Les lendemains vomis des fêtes nationales, À styler tes saisons, à nous bien déchaîner
Les drames de l'Apothéose
Ombilicale !
Certes, tu as encor devant toi de beaux jours ;
Mais la tribu s'accroît, de ces vieilles pratiques
De l'A quoi bon ? qui vont rêvant l'art et l'amour
Au seuil lointain de l'Agrégat inorganique.
Pour aujourd'hui, vieux beau, nous nous contenterons
De mettre sous le nez de
Ta
Badauderie
Le mot dont l'Homme t'a déjà marqué au front ;
Tu ne t'en étais jamais douté, je parie ?
—
Sache qu'on va disant d'une belle phrase, os
Sonore mais très-nul comme suc médullaire,
De tout boniment creux enfin : c'est du pathos,
C'est du
Phœbus ! —
Ah ! pas besoin de commentaires...
O vision du temps où l'être trop puni,
D'un : «
Eh ! va donc,
Phœbus ! » te rentrera ton prêche
De vieux
Crescite et multiplicamini.
Pour s'inoculer à jamais la
Lune fraîche !
Va
Phœbus ! mais,
Dèva, dieu des
Réveils cabrés,
Regarde un peu parfois ce
Port-Royal d'esthètes
Qui, dans leurs décamérons lunaires au frais,
Ne parlent de rien moins que mettre à prix ta tête.
Poème publié et mis à jour le: 14 November 2012