Ce jour n'a rien à raconter au lendemain
Je tiens les yeux fermés en imitant la mort
mais les minutes sont dures à transporter
par mes bras fragilisés du vide remplissant l'air de ma chambre
Mon corps est rongé par les ressorts du matelas
qui attaquent sans merci les côtes
Tandis que l'imagination sert uniquement à multiplier
les vers de terre qui rendent moins seul mon déraisonnement
Ce jour n'a pas encore passé le relais
à un autre jour pareil et je me mens
en repassant un chemisier propre
dans l'espoir que demain je rencontrerai
les minutes perdues d'aujourd'hui
Je me mens et je continue à écraser
des instants sous une étreinte que je garde
dans un négatif qu'aucune chambre noire
ne pourra plus développer.
Pain perdu
par Mirela Papuçiu