(...)
Ô citernes trompeuses
A l'ombre des tombeaux !
(...)
(...)
Ce corps qui marche vers la mer
Suit-il des chemins assez nus
Pour que là même où tout se perd
Les grands visages inconnus
Qu'il cherche en vain parmi le sable
Naissent peut-être du seul jeu
Dont la douleur change la fable ?
Oh ! lourd délice décevant
D'un délire pris pour le feu !
Aucune foudre, aucun dieu blanc
Ne sont venus laver mes lèvres
De la bave froide des fièvres.
Plus rien n'attend.
Plus rien ne vit.
L'or n'afflue ivre dans mon sang
Que lorsque j'habite la nuit !
Les branches, sans blessures,
Croiraient-elles encore
Aux profondes verdures
Qui veillent sous la mort ?
Ne suis-je destiné
Qu'à proférer de nuit des paroles étranges ?
Poème publié et mis à jour le: 14 November 2012