Novembre est le mois le plus morne
Les souvenirs d'enfance prennent froid
Les nouvelles s'endorment près des cendres
La mer se plaint dans l'indifférence
Et les mots se figent sur les lèvres
Les regards tristes se repaissent de feuilles mortes
La pluie ne réjouit plus personne
Les fenêtres pleurent de l'aube au crépuscule
Tandis que les nues immobiles songent à se suicider
Dissipez vos illusions
Les chrysanthèmes
Prisonnières des enterrements
N'ont jamais aimé le onzième mois
Les baies rouge vif évoquent des boute-en-train
Tentant en vain d'égayer une noce ratée
Les physalis aux lanternes jaunes-orangées sont autant
De vierges phtisiques qui ne trouveront jamais de fiancées
Seul maître renard prend plaisir à hanter les halliers
Du successeur d'octobre car il sait que son pelage passera souvent
Inaperçu
Quand il sera en embuscade
Novembre est le plus morne des mois