Les sommeils du soir sont verts sous la terre.
Et nul dans la nuit qui n'ait nuit plus loin.
Et nul dans la mort qui n'ait mort ailleurs.
Le pain solitaire est mangé dehors.
Ô foudre enchantant le seigle funèbre ! Ô fruits dans la cendre!
O sable de noces où germe déjà la chair transparente! Ô neige envahie de menthe et d'abeilles!
Et en qui l'amour continue d'aimer.
Et sur qui le feu se tient en prière.
Et qui par le sel consacre le monde.
El pour qui l'esprit a rompu la pierre.
C'est dans les œufs noirs un mûrissement de laitage et d'herbe.
Et falaise ouverte aux braises de mer.
Des pays d'os frais pour la transhumance et la haute race.
Autour des tombeaux habités de sources les rois transmués aimantent leur mort.
El la mort veillée veille les vivants comme odeur d'enfance et de framboisiers.
La tête vers l'Est — sous les humus blancs il est un corps pris de jeunes résines que mon sang honore et que
Dieu salue.
Au matin viendra la métamorphose.
Poème publié et mis à jour le: 14 November 2012