Poèmes

Les morts très prématurés

par Hardy Eric

Dans les siècles passés
Combien furent nombreux
Les êtres qui quittèrent notre monde
Très prématurément
La Faucheuse moissonna une multitude d'enfants d'adolescents et de jeunes adultes
Sans nous fournir la moindre explication
Quant à Dieu il demeura muet
Seuls les médecins hasardèrent des réponses
Qui étaient souvent erronées

Nos ancêtres durent se faire une raison
Tout en essuyant leurs larmes
Se dire que Dieu rappelle à Lui prématurément
Ceux qu'Il aime le plus
Mais d'aucuns leur firent remarquer
Que nombre de mauvais sujets
Figuraient parmi les élus
Et que le dessein de Dieu devait donc être
Autre

Quel était-il
Seuls les athées
Évidemment
Ne se perdaient pas en conjectures
À leurs yeux le dieu Hasard
Était responsable de ces pathétiques moissons de jeunes êtres

Puis la médecine fit des progrès
Et les conditions sanitaires s'améliorèrent grandement
Dans la seconde moitié du vingtième siècle
De sorte que le nombre de décès très prématurés
Décrut considérablement

Il n'est toutefois pas réduit à néant
Tant s'en faut
Les hommes s'interrogent donc toujours
Sur la volonté de Dieu
Est-il possible que le Dieu d'amour
Arrache tant de jeunes pousses
À leurs parents et les accable ainsi de douleurs
Sans raison
Doivent-ils expier leurs péchés ou ceux de leurs aïeux
De cette façon
Ou bien Dieu veut-Il nous signifier
Que la vie sur terre n'est pas la vraie vie
Que nous avons tort de lui accorder la valeur
Que nous lui accordons
Qu'il faut l'aimer et non la chérir
Que même les cent ans que quelques chanceux passent
Ici-bas
Sont dérisoires au regard de l'éternité
Qui les attend

Les esprits moins religieux
Quant à eux
Se prennent à rêver aux richesses de toutes sortes
Que ces personnes auraient apportées
À leurs pays respectifs
Si elles avaient vécu beaucoup plus longtemps

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