Avant de passer l'arme à gauche
Avant que la faux ne me fauche
Tel jour telle heure en telle année
Sans fric sans papier sans notaire
Je te laisse ici l'inventaire
De ce que j'ai mis de côté
La serviette en papier où tu laissas ta bouche
Ma mèche de cheveux quand ils n'étaient pas gris
Mon foulard quelques plume(s) et cette chanson
louche
Avec autant de mots que nous avions de nuits
L'oreille de
Van
Gogh la pipe de
Balzac
Cette armée d'anarchie et ses fanfares blêmes
Le cheval qui travaille avec son petit sac
Où dorment des prairies d'avoine et de carême
L'enfer de
Monsieur
Dante où je descends ce soir n paquet vide de
Celtiques sur la table elques stylos à bille aux roulements d'espoir vec dans leur roulis des chansons... formidables...
zinc de ce bistrot où nous perdions nos gueules tte affiche où nos yeux écoutaient des bravos tte page d'annonce(s) où s'ennuie toute seule otre maison avec mes rêve(s)
en in-quarto
Le pick-up du tonnerre et les gants de la pluie
La voix d'André
Breton l'absinthe de
Verlaine
Les âmes de nos chiens en bouquets réunies t leurs paroles dans la nuit comme une traîne
Avant de passer l'arme à gauche
Avant que la faux ne me fauche
Tel jour telle heure en telle année
Sans fric sans papier sans notaire
Il est bien maigre l'inventaire
De ce que j'ai mis de côté
Mais je te laisse ça comme une chanson tendre
Avec ta fantaisie qui fera beaucoup mieux
Et puis ma voix perdue que tu pourras entendre
en laissant retomber le rideau si tu veux
Poème publié et mis à jour le: 15 November 2012