Ô douce et caressante et paisible
Savoie !
Le couchant mol et bleu qui descend des sommets
Baigne les toits d'ardoise et les roses chalets ;
Des capucines d'or voilent ma claire-voie...
Voici tomber le jour de langueur et de joie :
Le jardin est brûlant de verveine et d'œillets.
Les canaux argentés de mobiles reflets
Bercent leur rêve lent sous le ciel qui rougeoie.
Prenons la rue étroite et le plus long chemin :
Nous irons vers le lac en nous tenant la main
Entre les murs couverts du méandre des vignes ;
Et, le cœur défaillant d'une tendre ferveur,
Peut-être verrons-nous, près de
Rousseau rêveur,
Madame de
Warens donnant du pain aux cygnes !
Poème publié et mis à jour le: 15 November 2012