Quelquefois dans la nuit, le téléphone a peur et se met à parler aux punaises qui montent sur les grands lits tout noirs où les amants sordides font des taches
d'amour.
Et ce sont des histoires
de guet-apens ou de polices parallèles, de pots-de-vin, de drogue ou de beaux travestis qui se trompent de sexe.
Et le vieux téléphone invente, en racontant, des crimes politiques,
d'innombrables complots, des attentats sans preuves.
Et les punaises font très mal aux amoureux qui se grattent sans cesse au lieu de s'embrasser.
Ah ! que c'est triste, un téléphone solitaire qui, refusant de vivre en objet de série, réclame un peu d'amour et de complicité.
Poème publié et mis à jour le: 13 November 2012

