Poèmes

La Roue du Moulin

par Max Jacob

Max Jacob

Le chant de ma rivière où est le pont du gué comme voix de chapelle et voix de sansonnet pour y conter ma peine j'y vais après souper au fil de l'eau courante ma peine et
mon regret.

Au chant de l'eau courante je me suis endormi

alors j'ai vu ma belle et la belle a souri :

«
Pour qui sont donc, lui dis-je, ces pierres de rubis ?

et ces fleurs de jardin inconnues au pays ?


Meunier, répondit-elle, c'est ton cœur que je tiens.

qu'il aille à la rivière sous la roue du moulin.

Que la roue le boulange comme on fait du pétrin. »

A la roue donc, la belle, ces pierres et ces fleurs ! elle en fera des larmes, des larmes et des pleurs quant au rubis, ma belle, il faudrait un fondeur qu'ils sautent jusqu'au ciel : ce serait
le meilleur.



Poème publié et mis à jour le: 15 November 2012

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