En panne
Au voisinage d'une côte très fertile
Ça fait râler
Un mollusque baille de toutes ses dents
Le râle du poète en panne
Vous connaissez ?
Ça fait comme au fond de l'âme venteuse
Un sourd grondement fœtal
Le soleil
Nous sommes sur un bateau
Cela, tout cela, eau plus bateau plus moi
Tangue non loin de la plaine féconde
Je mettrais des poissons dans mon moteur
Assez de poissons
De ceux qui ont des oreilles
J'ai essayé l'eau de mer en vain
J'éprouve une grande lassitude
Pourtant j'ai fait ma lessive
Mais au fond de chaque pli
Reste un résidu de sable d'une plage antique
Là-bas brille l'azur
L'attractivité des pôles nus
Là-bas est un autre monde
Une idée
Le râle du poète en panne est une écume
Noirâtre au bord d'une plaie
Toute l'eau de toutes les mers
Ne saurait y suffire
Que ses exiguïtés subites
En pointes et pour l'amour
D'à travers sa poitrine sortent
Comme des flots de baves
Une colère immole des anguilles
Depuis le fond montées
Laisses là le poète
Et sa panne
Quand il n'a qu'une rame en vérité
Et tourne en rond dans sa marre
Au sujet de Argenty Jean
A Propos
Fonctionnaire de la santé pas loin de l'âge de la retraite. Écrit de la poésie depuis un amour de vacance à 17 ans. Musicien, photographe et père de la famille. Je publie mes écrits divers et variés sur le site de l'éditeur numérique : Atramenta et sur mon propre site internet : jean-argenty.fr
Poème publié et mis à jour le: 06 August 2020