Poèmes

La Maison qui Disparaît

par Jean Orizet

Aurez-vous le temps de connaître, dans la plaine au pied du
Ventoux, cette maison qui disparaît sous la gourmandise des feuilles?

Les cerisiers en sont témoins, avec les figuiers, les vignobles, mais ils ne diront jamais rien au passant qui les interroge.
Déjà les murs sont invisibles et toutes les tuiles du toit, par la seule poussée de sève, deviennent feuilles à leur tour.
Bientôt il y aura un arbre à la place de la maison qu'aura digérée l'écorce, et les oiseaux consentiront à faire leurs nids dans ses branches comme autant de
maisons légères d'où naîtront ces habitants du ciel qui, eux, raconteront l'histoire, toujours déformée par le vent, de ce mariage impossible entre la vieille
pierre et l'arbre, dont nul n'imagine l'enfant.



Poème publié et mis à jour le: 14 November 2012

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