La
Génisse, la
Chèvre, et leur sœur la
Brebis,
Avec un fier
Lion, seigneur du voisinage,
Firent société, dit-on, au temps jadis,
Et mirent en commun le gain et le dommage.
Dans les lacs de la
Chèvre un cerf se trouva pris.
Vers ses associés aussitôt elle envoie.
Eux venus, le
Lion par ses ongles compta.
Et dit : «
Nous sommes quatre à partager la proie. »
Puis en autant de parts le cerf il dépeça;
Prit pour lui la première en qualité de
Sire :
«
Elle doit être à moi, dit-il; et la raison.
C'est que je m'appelle
Lion :
A cela l'on n'a rien à dire.
La seconde, par droit, me doit échoir encor :
Ce droit, vous le savez, c'est le droit du plus fort.
Comme le plus vaillant, je prétends la troisième.
Si quelqu'une de vous touche à la quatrième,
Je l'étranglerai tout d'abord. »
Poème publié et mis à jour le: 14 November 2012