La dame au cœur saignant
Dont le cœur agonise
A le
Prince
Charmant
Comme époux dans son cœur
Or le
Prince
Charmant
Pour certaine entreprise
Voilà plus de sept ans
Est parti chez les
Teurs.
La dame au cœur saignant
Monte dans la tourelle «
Sur la mer au
Ponant
Sur la mer d'émeraude
Ne vois-tu pas venir
Du haut de ton échelle
Les gonfalons brodés
Dont j'ai le souvenir ? »
Encore un peu plus haut
Dame dont les yeux saignent —
Tant elle a toutes nuits
Pleuré sur les carreaux —
Ne vois-tu pas briller
L'or fin de nos enseignes
Et les lions cramoisis,
Blasons de nos drapeaux.
—
Je vois deux pavillons
L'étendard est en berne.
Je vois deux gonfalons
Mort de moi ! doux amant !
Vertes, noires lanternes
Qu'apportez-vous ? la preuve
Que larmes maintenant
Seront larmes de veuve.
Dans les hameaux les maisons de notaire
Ont des façades familières
Des volets blancs sur un mur gris
Parfois des panonceaux aussi.
«
Vous avez, monsieur le notaire
Encore un jardin derrière.
—
Parfaitement ! notre verger
Fait suite à la salle à manger.
Voici l'armoire de mes livres
Tout
Chateaubriand,
Tite-Live
Quelques
Voltaire
Et le dictionnaire des notaires.
Cette collection du "Voleur"
Appartient à ma belle-sœur
Mais en montant l'escalier
Avec votre canne et vos pieds
Monsieur, pas de bruit s'il vous plaît
Fussiez-vous le pape en personne
C'est l'heure de la sieste de la bonne ! »
Poème publié et mis à jour le: 15 November 2012