Poèmes

L'hirondelle de Sidi Bou Saïd

par Jean Orizet

Elle est apparue au moment où la voix chantante du muezzin appelait à la prière du soir.

D'abord, elle a semblé s'immobiliser à la verticale du
Café des
Nattes, mais un léger souffle l'a fait glisser sur son erre, et, l'espace d'une seconde, la ligne de ses ailes s'est confondue avec celle où la mer et le ciel se marient.

Puis, reprenant sa descente, elle fut soudain la note mobile et sombre sur le blanc des murs et le bleu des moucharabieh.

L'air commençait à sentir le jasmin, une brume tiède montait de
Carthage, quand l'hirondelle plongea vers le port où elle redevint cette voile dont la magie du lieu lui avait, pour un temps, permis de quitter la forme.



Poème publié et mis à jour le: 14 November 2012

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