Jean Cocteau
Oeuvres poétiques
Biographie de Jean Cocteau
Jean Cocteau (1889-1963) était un poète et un écrivain français qui, suivant les conseils que Diaghilev lui avait prodigués en 1913, n'a cessé de chercher à «surprendre son époque». Certains ont simplement voulu voir en lui un écrivain amusant et frivole, toujours prêt à sauter d'un rebondissement à l'autre, ne donnant jamais rien de lui-même, et n'ayant peut-être rien à donner.
Parfaitement ancré dans les cercles « parisiens », il fut, en effet, témoin et parfois acteur de la « comédie » de son temps: les Ballets russes, le cubisme, l'aviation, Igor Stravinsky, le jazz, le surréalisme, la folle période d'après-guerre, le cinéma, la drogue, le retour au classicisme, aux mythes grecs, à la foi (pour un temps seulement), sont quelques-uns des jalons d'une carrière où il cultiva l'esprit d'avant-garde jusqu'au paradoxe: « Que celui qui peut comprenne; je suis un mensonge qui dit toujours la vérité. »
Son œuvre est multiple: poésie, théâtre, ballet, romans, cinéma, essais et confessions, scénographie, céramique, peinture et dessin, qui témoignent de ce talent multiple avec lequel il a su satisfaire la demande du public et obtenir un grand succès : il a fait revivre le théâtre léger avec Les Parents Terribles (1938) ; il a fait revivre les mythes grecs avec Orphée (1926) et La Machine Infernale (1934); avec L'Éternel Retour, film de 1943, il a apporté à la France occupée ce mélange de « familiarité quotidienne, d'insolite, de sérénité sublime qui caractérise même un rêve »; et avec la plupart de ses œuvres, il a mis en lumière la lutte entre le réel et le mystérieux, entre la vérité des apparences et le message intangible des profondeurs. Du Prince Frivole (1910) au Testament d'Orphée (1960), Cocteau, maître de tous les possibles mais dépossédé de son destin, a sans doute vécu et savouré le vertige d'un siècle divers jusqu'à l'incohérence. Pourtant, bien qu'il le cache parfois, ce besoin d'accéder au Destin persiste en lui, et l'homme moderne est condamné à n'en connaître que ses humbles exécuteurs: le « mauvais élève » Dargelos dans Les Enfants terribles (1929), l'ange Heurtetebise, figure récurrente de l'œuvre, et même les « policiers motards » du film Orphée (1951).
Cette quête est celle de Cocteau lui-même, « prodige de son siècle », et plus d'une tentative de l'écrivain répond à un désir de reconnaissance: recours à une « esthétique classique, porteuse d'angelots » – Plain-chant (1923), Renaud et Armide (1941), utilisation des mythes antiques, et plus tard élaboration, par le cinéma, d'une mythologie intime, confiant en la poésie comme seule véritable force de l'humanité: « la poésie est exactitude ».
Témoin remarquable, aigri par le besoin décevant d'être mieux compris et de mieux comprendre, Cocteau a joué, à soixante-dix ans, le rôle du Poète dans Le Testament d'Orphée. Il y a sans doute un pathétique à l'origine de ses pirouettes, comme en témoigne son journal, Le Passé défini (1952), dont le premier volume a été publié en 1953.
Parfaitement ancré dans les cercles « parisiens », il fut, en effet, témoin et parfois acteur de la « comédie » de son temps: les Ballets russes, le cubisme, l'aviation, Igor Stravinsky, le jazz, le surréalisme, la folle période d'après-guerre, le cinéma, la drogue, le retour au classicisme, aux mythes grecs, à la foi (pour un temps seulement), sont quelques-uns des jalons d'une carrière où il cultiva l'esprit d'avant-garde jusqu'au paradoxe: « Que celui qui peut comprenne; je suis un mensonge qui dit toujours la vérité. »
Son œuvre est multiple: poésie, théâtre, ballet, romans, cinéma, essais et confessions, scénographie, céramique, peinture et dessin, qui témoignent de ce talent multiple avec lequel il a su satisfaire la demande du public et obtenir un grand succès : il a fait revivre le théâtre léger avec Les Parents Terribles (1938) ; il a fait revivre les mythes grecs avec Orphée (1926) et La Machine Infernale (1934); avec L'Éternel Retour, film de 1943, il a apporté à la France occupée ce mélange de « familiarité quotidienne, d'insolite, de sérénité sublime qui caractérise même un rêve »; et avec la plupart de ses œuvres, il a mis en lumière la lutte entre le réel et le mystérieux, entre la vérité des apparences et le message intangible des profondeurs. Du Prince Frivole (1910) au Testament d'Orphée (1960), Cocteau, maître de tous les possibles mais dépossédé de son destin, a sans doute vécu et savouré le vertige d'un siècle divers jusqu'à l'incohérence. Pourtant, bien qu'il le cache parfois, ce besoin d'accéder au Destin persiste en lui, et l'homme moderne est condamné à n'en connaître que ses humbles exécuteurs: le « mauvais élève » Dargelos dans Les Enfants terribles (1929), l'ange Heurtetebise, figure récurrente de l'œuvre, et même les « policiers motards » du film Orphée (1951).
Cette quête est celle de Cocteau lui-même, « prodige de son siècle », et plus d'une tentative de l'écrivain répond à un désir de reconnaissance: recours à une « esthétique classique, porteuse d'angelots » – Plain-chant (1923), Renaud et Armide (1941), utilisation des mythes antiques, et plus tard élaboration, par le cinéma, d'une mythologie intime, confiant en la poésie comme seule véritable force de l'humanité: « la poésie est exactitude ».
Témoin remarquable, aigri par le besoin décevant d'être mieux compris et de mieux comprendre, Cocteau a joué, à soixante-dix ans, le rôle du Poète dans Le Testament d'Orphée. Il y a sans doute un pathétique à l'origine de ses pirouettes, comme en témoigne son journal, Le Passé défini (1952), dont le premier volume a été publié en 1953.
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