Venez me rendre, amis, votre dernier hommage.
Toi, le triste corbeau, je te lègue mes yeux, meilleurs que la cerise.
Et toi, le clair platane, accepte mes deux mains pour toutes les caresses
qui sont restées au fond de moi.
Mon testament stipule que ma peau ira au rocher nu, et mon sang, étant fleuve, au fleuve le plus digne.
S'il veut, le vent du nord gonflera mes poumons
dans sa folle fureur, pour en sortir plus doux.
Lorsque l'étoile de passage est fatiguée, elle pourra dormir au creux de mon épaule :
elle y sera reçue comme une amie d'enfance.
Mon cœur, je n'en dispose pas : il est ouvert, étant plus vaste qu'eux, à tous les océans.
Poème publié et mis à jour le: 13 November 2012