Je lis
Puis j'oublie
Ce que j'ai lu
Fût-ce le plus beau poème du monde
Ainsi l'art ne laisse pas une empreinte
Plus profonde
Sur mon esprit
Que le plus prosaïque des achats
Nourris-je une illusion
Ces œuvres nourrissent-elles mon âme
Sans que je le sache
Est-ce grâce à leur présence
Imperceptible
Que je suis encore en vie
Éclairent-elles à mon insu
Les mornes chemins que j'emprunte
Quotidiennement
Pourrais-je encore arpenter
Ce bas monde
Si elles ne m'influençaient pas
Subrepticement
Il me faut croire
En l'existence de ces auxiliaires
De Dieu