Puisque la réalité nous déçoit
Puisque nous la regardons mal
Le poète la transfigure
Au moyen des mots
C'est la mission qu'il s'est fixée
Le poète voit le beau
Là où il n'est pas
Ou du moins là où il ne saute pas
Aux yeux
Un lampadaire éteint
En plein jour
Attend qu'il révèle à autrui
Sa beauté cachée
Sa beauté qu'il est le seul à ne pas voir
Que la nuit
Ces poubelles aux couvercles
De couleur
Ne devraient pas nous laisser
Indifférents
Le poète nous apprend à les regarder
À les estimer
Afin qu'elles contribuent à nous rendre
Joyeux
À nous rendre poètes
Le poète enchante la réalité
La plus prosaïque
Grâce à ses vers
Grâce à ses strophes
Grâce à ses tropes
Qui sont autant de formules
Magiques
Dirigées vers les plus humbles choses
Du quotidien
En lisant ses poèmes
Nous prenons conscience
Que la réalité
N'est pas aussi terne
Que nous le croyions
Que les objets les plus insignifiants
Les plus rebutants
Ont quelque chose à nous dire
Et à nous montrer
Qui mérite
d'être dit et montré
Au sujet de Hardy Eric
A Propos
Je suis féru de poésie depuis longtemps. J'ai écrit quelques sonnets dans ma jeunesse ainsi qu'un poème constitué de cinquante strophes spensériennes (strophe constituée de huit décasyllabes et d'un alexandrin final). Près de trente ans se sont écoulés avant que je ne me remette à écrire de la poésie. J'écris aujourd'hui des poèmes en vers libres, dénués de ponctuation, engagés ou non.
Adresse électronique : ericjl40@gmail.com
Poème publié et mis à jour le: 28 September 2022