Je prends la feuille de kleenex et je marmonne : «
Pourquoi vaudrais-je mieux que ce chiffon ?»
Je
vide un tube dentifrice et ricane :
«Foutaise, moi aussi je suis bon pour la boîte à ordures. »
Je ramasse un mégot, sans que ce soit logique, et je me dis :
«Connard, qui te ramassera ? »
Je mets en poche un journal vieux de trois saisons et je gueule :
«Quel fou se donnerait la peine
de me garder ?»
Je mange un yaourt aux cerises
et je crie à tue-tête:
«Il suffit d'autres mœurs
pour que je sois mangeable à mon tour. »
Je compare
ma personne au ticket de métro, à l'ampoule qui a sauté, aux bigoudis sur le trottoir, au chat perdu, et je les trouve plus utiles.
Poème publié et mis à jour le: 04 December 2012