A l'horizon où le soir vient
L'or recule,
Et toute âme s'entretient
Avec le bleu crépuscule.
Elle, par un philtre secret,
Se délivre
De son désir inquiet,
Insensé, peureux, de vivre...
Ah ! mon pauvre cœur, prends le deuil
De ton songe,
Car tout geste est un écueil,
Tout soupir est un mensonge.
Voici l'heure grise d'ennui
Où les ailes
Des chauves oiseaux de nuit
Ont des caresses mortelles :
L'heure des sanglots amoureux
Et des rêves
Frénétiques, douloureux,
Du prudent baiser des trêves ;
L'heure des goules et des pleurs
Et des spectres,
Et des rythmes endormeurs
Des sistres secs et des plectres
Dont je meurs...
Poème publié et mis à jour le: 15 November 2012