Poèmes

Funérailles - Sonnet

par Alain Bosquet

Alain Bosquet

On a plié le corps comme un sac de vieux fruits.
On a ouvert la boîte avec ses velours mauves, avant de la clouer.
On a pleuré sans pleurs.
Dans la rue les chapeaux ont fait des politesses.

On a marché au ralenti, les yeux au sol.

On a parlé d'un dieu très indulgent, très juste.

On a jeté un peu de terre dans un trou,

en égorgeant quelques glaïeuls : ceux qui ont mal

se vengent sur les fleurs.
On a distribué

un pourboire excessif, un sourire sans forme.

On a eu peur, on a eu froid, on s'est sentis

trop seuls en se collant les uns contre les autres.
Le soleil s'est tordu un peu.
Ce fut ma mère.
On a serré les mains, les dents peut-être une âme.



Poème publié et mis à jour le: 13 November 2012

Lettre d'Informations

Abonnez-vous à notre lettre d'information mensuelle pour être tenu au courant de l'actualité de Poemes.co chaque début de mois.

Nous Suivre sur

Retour au Top