Poèmes

Floridum Mare

par José-Maria de Heredia

La moisson débordant le plateau diapré
Roule, ondule et déferle au vent frais qui la berce ;
Et le profil, au ciel lointain, de quelque herse
Semble un bateau qui tangue et lève un noir beaupré.

Et sous mes pieds, la mer, jusqu'au couchant pourpré,
Céruléenne ou rose ou violette ou perse
Ou blanche de moutons que le reflux disperse,
Verdoie à l'infini comme un immense pré.

Aussi les goélands qui suivent la marée,

Vers les blés mûrs que gonfle une houle dorée,

Avec des cris joyeux, volaient en tourbillons ;

Tandis que, de la terre, une brise emmiellée
Eparpillait au gré de leur ivresse ailée
Sur l'Océan fleuri des vols de papillons.



Poème publié et mis à jour le: 14 November 2012

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