Poèmes

Faubourg de L'hôpital

par Georges Haldas

A la mémoire de
Francis
Giauque

Tranquille une douleur

est là parmi les branches

Mais toi tu n'es plus là

Je n'entends plus ton pas

le long de l'allée claire

Je n'entends plus ta voix

C'est un parc immobile

et bourgeois
Le beau temps

ajoute au désarroi

Hier encore on parlait

de ce mal d'exister

qui te clouait le foie

Au fond de la souffrance

tu avais un œil fixe

et rempli d'épouvante

Tu avais vu des rats

passer par la serrure

pénétrer dans la chambre

Et ta vie était comme

une montée de rats

dans l'angoisse où tout seul

plus seul toujours plus bas

dans un puits de silence

tu fumais regardant la pendule parfois
Répétant à voix basse pour la centième fois :
Demain je me descends
On n'y croyait pas trop
Tu as tenu parole
Et c'est l'eau maintenant qui te tient
Je la vois au bout de l'allée noire
Faubourg de l'Hôpital où tu renonces même quand les amis te parlent à leur tendre les bras



Poème publié et mis à jour le: 14 November 2012

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