Il y aura encore
Des jours,
De la lumière.
*
Tu verras comme avant
Les avancées de l'ombre,
L'hypocrisie
De sa démarche.
Comme avant,
Mais peut-être mieux.
Tu ramasseras des cailloux,
Encore,
Comme si c'était
La première fois.
Tout ce que tu diras
A ces cailloux.
Je ne cherche pas
A deviner.
C'est toujours neuf.
*
Jamais rien,
A tout âge,
N'est plus neuf
Qu'un sein.
Tu l'as dit assez
A tes cailloux.
Ce sera donc comme si
Tu ne savais rien encore,
Persuadé
Qu'il faut apprendre.
Les soirs encore
Seront décisifs.
Jamais sûr
De traverser.
Supporter
Comme jusqu'ici
L'insupportable,
Tu sauras?
Aller vers le blanc,
Toujours intrigué,
Ne comprenant pas
Cette négation
Du gris des jours,
Des cris essayés
Par les couleurs.
Et l'eau,
Arrêtons-nous.
Arrêtons-nous
Sur celle de la flaque et de l'étier.
Sur celle de la mer,
Si tu oses.
Avant de t'arrêter,
Pense encore
A des couchants que tu verras,
Ces couchants qui font
Que l'on veut durer.
*
Rien comme ce qui est précis
N'ouvre sur l'illimité.
Ainsi le ciel clair,
Des nuages nets,
Un soleil rouge
Qui descend.
*
Modeste.
Ils ont dit : modeste.
Ils ne savaient pas.
Qui n'est pas modeste
Quand il est en proie?
Ouvre tes mains pour voir
Si tu caresses quelque chose
Où va s'incarner
Le nouvel instant
Que tu épouseras
Durablement,
L'instant tel que jamais
Il n'y en eut.
*
Comme si c'était modeste
D'être un corps ensemble
Avec l'océan
Et avec l'instant,
De garder en soi
Enfin confondues
La verticale
Et l'horizontale.
Comme si c'était modeste
De réunir en soi,
Limites brisées,
Indiscernables,
Le temps de la mer
Et l'eau de l'instant.
*
Ainsi donc,
Tant que tu pourras,
Tant que la lumière
Te portera.
Celle des horizons,
Celle des regards.
Celle qui vient des pierres,
Celle qui vient des mains.
Poème publié et mis à jour le: 13 March 2014