Aujourd'hui c'est l'été.
Plus rien n'est divisible.
Quelques tuiles
Et l'air chaud.
Pas de vent,
Mai3 sa loi.
L'avenir est au bord du toit,
Un peu plus près que la gouttière.
Le soleil, la lumière
Se seraient accordés,
A tel point que le toit
S'éprendrait de ses tuiles.
Si travail et courage
Ont pris de la hauteur,
Que reste-t-il à faire
A qui ne rêve pas?
Qu'il est donc blanc ce bleu
Qui s'approfondissait.
On parlerait d'un air
Du chant, d'une chanson
Où le silence aurait
Posé ses fondations.
Cave proscrite,
Cave lointaine,
Un peu présente.
Pourquoi miracle?
Un jour d'été,
Le jour d'été.
Du noir s'en vient
Le clair qu'il a.
L'air est savant,
La feuille aussi,
La tuile aussi
Et moi qui vois leur science
Et ne veux pas trembler.
Un souffle d'air
Nécessité.
L'avoir nommé :
Il est content.
Comme le jour d'été?
Comme l'endroit où la lumière
Au bord du toit trouve à parler?
Clair comme les rapports
De l'hirondelle avec son vol?
Clair comme le mot clair.
Et m'endormir après
Vous avoir vus longtemps
Qui jouez entre vous,
Ciel, toit, rameaux, gouttière
Et la bergeronnette,
M'endormir en restant
A jouer avec vous,
Aussi léger que vous,
Aussi content que vous,
Comme j'aime à dormir.
Était l'été.
Ce qui s'en dit
Est pris sur lui,
S'ajoute à lui
Pour un été
Plus accompli.
L'azur est loin
Qui m'envahit.
Quand l'été marchera
Vers son plus grand tapage,
Qu'il sera sur le point
De ne plus avancer,
Alors le prendre, nous,
Le fêter parmi nous.
Caresser l'été,
Savoir de l'été
Le poids d'allégresse
Qu'on peut supporter.
Aller dans le clair
Presque comme si
L'on était chez soi.
*
Conquérir est le mot
Qui pourrait moduler
L'espace de l'été.
La gloire serait là
Qui le réunirait
Dans un futur
Presque vécu.
Il vient de loin
Tout ce grésillement
Qui a devoir
De s'ouvrir les frontières.
Poème publié et mis à jour le: 12 March 2014