Il y avait le cochon qu'on égorge
Et ça n'en finissait pas,
Ce cri que le bourg
Autrement taisait.
La preuve, c'est que rien,
Pendant le cri,
N'était changé,
Les murs, ni les gens,
Ni les quelques roses.
Tous, à part l'enfant,
Ils savaient tous
Que c'était ainsi.
Il faudrait apprendre
A vivre avec ça,
A déboucher
Des chemins creux.
*
Elle
Pourtant viendrait,
Peut-être au bout
D'un chemin creux :
Être l'un à l'autre
La mer et la vague,
Et le temps n'est plus
Pour moi que ta lèvre.
Allons nous couvrir
De la nuit des temps.
Mais va donc rester
Ce cri par les airs,
La terre et la pierre.
Et nous resterons
A côté du cri.
Si ce n'est pas nous
Qui serons ce cri.
*
Tant qu'il y aura
Besoin de ce cri.
Tant qu'on supportera
Ce cri de l'égorgé,
Sans pouvoir clamer
Que c'est imposture.
D'abord, la trouver
Dans les chemins creux
Ou dans la lumière,
Parmi les réseaux
Bourrelés du cri.
Poème publié et mis à jour le: 13 March 2014