Ellébore, ô ellébore
Que je m'en vais dans ton plérôme
Épuisant le cuirassé
Exténuant l'améthyste
Et cet Ange en silence battu
Enfant de la muette
Petit enfant vert
Aux bras tendus vers moi
Ellébore, ô chose insignifiante
Nous irons par la rue céleste
Gonflée de pluies d'or
Il n'y a plus de rumeur
Juste une nuit tombée
Accrochée au bas d'une robe
Emportée par ce fleuve
Une fois trépassé ce temps-là
J'irais puis nous irons
Cueillant de l'ordinaire
Pour des bouquets quotidiens
Explosant l'horizon de joie
J'irais de tout cœur avec Toi
Penché sur la bordure des chemins
Nourrir d'un peu de sang ce qui germe
D'un peu de soi ce qui pétille
Ellébore, petite fleur d'antan
Je trouverais tes yeux dans tous les yeux
Ta candeur dans tous les chandeliers
Ton amour au bout de mes doigts
Ellébore, ô ellébore
Comme je vais dans ton plérôme
Dispersant mes amertumes
Dans la simplicité de ton être
Merci de cela et merci de l'ailleurs
De ces mots d'ailleurs banals
Que des fourmis transportent
Pour le devenir fourmis des mots