Le dieu ténébreux. le dieu fulgurant.
le dieu en esprit, le dieu qui est
L'
Un,
le dieu immobile et le dieu mouvant
est celui qui est au-delà de
Soi.
le musicien, le silencieux
est celui qui est au-delà de l'être,
le dieu éternel, le dieu absolu
qui n'est nulle part et qui est partout
est comme un cristal insondable et blanc,
et tout est en lui. et le dieu interne,
le dieu infini dans le dieu fini.
le dieu en secret, le dieu qui me brûle
est le dieu abstrait en qui tout s'unit
au-delà du nombre et de l'unité,
est la
Face ardente, est la
Bouche pure.
et le dieu est
Force, et le dieu s'incante.
et se fait en
Soi sans cesse de
Soi
le dieu immué. le dieu retiré.
et le dieu se pense, et le dieu s'explore.
et dans le non-être il entre en amour,
il crée en soi-même un dieu déployé.
un
Mouvement d'être, une pesanteur
absente du dieu sans être hors du dieu.
et le dieu engendre un corps en mystère
qui se prend dans l'être, un grand corps natal
et formé de feu — et ce corps est
Christ,
et entre le
Christ et entre le dieu
il est de qui est à qui donne d'être,
de qui est du dieu à qui est le dieu,
de qui devient l'autre à qui est le même.
de qui devient deux à qui est en un,
et l'Esprit du dieu descend sur le
Christ,
recouvre le
Christ, traverse le
Christ,
et le
Christ est
Verbe, et le
Verbe est l'arbre
dont tout est issu, est l'arbre du centre,
le centre d'en haut, le centre d'en bas
créant comme en croix autour de soi-même,
et le
Verbe est l'Etre, est
Celui qui
Est,
est le feu vivant, est le feu cosmique,
est le feu profond qui se multiplie
au nord et au sud, à l'est et à l'ouest.
et qui fait du dieu et qui fait de soi
se ramifier de triples figures,
se stratilïer de fleuves en fleuves
comme des gels d'or et des fleurs de gypse
des corps intensifs, des corps lumineux,
des corps musicaux qui sont des corps d'âme,
des corps dans l'esprit, des âmes en noces
et prises en
Christ, et nouées dans l'être.
et toutes chargées des courants du dieu,
et l'Esprit les couvre — et à travers elles
et les reflétant et créés du
Verbe
procèdent plus bas des anges brûlants,
des anges de mer, des anges d'oiseaux
plus lourds, plus nombreux, déjà moins solaires,
des anges de vents, des corps translucides,
des êtres fondus dans les feuilles d'air.
et naissent des corps qui n'ont pas de chair,
des corps de couleurs et des corps fluides.
des corps aimantés, des êtres de lunes.
et tous ont racine au centre de
Christ
et tous tirent sang de l'Esprit du dieu
et tous sont unis dans l'unité d'être,
dans la pureté des premières eaux.
sont chacun hantés d'un feu singulier,
ont chacun leurs voies, ont chacun leurs œuvres.
sont chacun ici. en eux, et ailleurs
les corps différents d'un unique corps,
et tous ont un nombre, et tous ont un nom
qui a le pouvoir d'ordonner dans l'être,
de mettre en amour, de mettre en genèse
comme il faut que soit ce qui est écrit.
comme il faut que soient le corps spirituel.
le corps.sidéral, le corps organique
pour que tout réponde au
Plain-Chanl du dieu
et que soit comblé tout ce qui doit être,
— et le dieu qui scelle, et le dieu qui ouvre,
et le dieu qui sait que tout est lié
dans le corps vivant, dans le
Corps du dieu,
fait se hasarder l'écart corruptible
de ce qui peut être ou peut n'être pas
entre ce qui est et ce qui doit être.
pour que tout soit libre et soit responsable,
et que tout esprit des sphères du
Christ,
des sphères de l'âme et des sphères d'anges.
des sphères d'Adam, du monde de l'Homme
puisse devenir ce qu'il faut qu'il soit,
pour que chaque corps s'en aille à soi-même,
aille comme il veut où il doit aller
et que cependant tout aille vers
Dieu,
et l'Esprit ruisselle, et sa pointe exacte
perce le
Cosmos, exprime du
Verbe
un troisième amour, et le
Verbe s'ouvre,
et le
Verbe étend dans le mouvement
la
Parole d'Est, active, transmue
l'être intérieur, l'être encor natal.
l'inspire à l'ccorce. au corps magnétique,
à la chair subtile et vive du feu,
et le mouvement se change en
Substance,
et l'être sécrète autour de soi-même
comme un givre igné, comme des oranges
de gemmes, de sels et de stalactites
des corps flamboyants, des corps d'air et d'eau
et des galaxies et des corps de terre.
et de l'un à l'autre et de cercle en cercle
et se déroulant comme des spirales
dans les profondeurs et dans les hauteurs
et dans les largeurs du centre où est
Christ,
les temps déversés avec les espaces
déposent leurs plis et leurs sédiments,
— et tout était pur dans les jours anciens
avant qu'un de ceux qui portent le
Feu
n'entrât en
Magic, n'eût en sortilèges
tenté d'être un dieu étranger au dieu,
un dieu de refus, un dieu de violence,
n'eût rompu l'Œuf blanc, n'eût obstrué l'Ame,
ne se fût fermé au flux de l'Esprit,
n'eût en épousant sa propre épaisseur
enfanté le
Mal, enfanté le froid,
enfanté au sud des races d'absence,
des dieux de métaux et de mégalithes,
n'eût transmis la mort au
Corps primordial,
ne l'eût divisé, n'y eût séparé
l'Ame de l'Esprit, la
Femme de l'Homme,
ne les eût plongés dans la chair charnelle,
n'eût perpétué dans le sang terrestre
le double malheur de n'être d'ici
ni d'être d'ailleurs, de mourir vivant
et de vivre mort, et d'être coupable
et d'être innocent d'une race morte
qui renaît toujours. — le double mystère
d'être en aventure et d'être en science
et d'être le pôle et l'intersection
et l'unique nœud du corps où s'insère
ce qui est du dieu, ce qui est du monde,
et d'avoir partout le pouvoir terrible
d'être dans le
Christ ou d'être hors du
Christ,
de n'avoir jamais que le seul pouvoir
d'être avec le
Christ ou contre le
Christ,
et le nom du
Mal, le nom de la mort,
le nom de cela qui meurt à l'Esprit,
qui retient la
Terre et qui retient l'Homme
d'y être en amour, d'y mûrir la mer,
d'être une âme-Christ et d'être un corps-Christ,
est dans le
Cosmos comme une irruption
où tout prolifère, où tout s'obscurcit.
où tout peu à peu s'éloigne du centre,
s'éloigne du feu, s'altère, se glace
et se pétrifie, — où l'Ame anccstrale
en se projetant dans des corps de chair
se métamorphose et se multiplie.
où les os amers, la chair souterraine,
le sang maléfique engendrent un monde
qui porte avec lui sa foudre et sa cendre,
engendrent des corps qui n'ont pas d'Etoiles,
des corps sans ailleurs, des corps solitaires.
des corps qui tuent l'âme, attirent les larves,
ont l'odeur du froid, ne sont sur la
Terre
que des corps de trop, que des corps absents,
que des corps de vide où le
Christ est mort.
des corps sans rivière et sans oxygène
qui ne seront rien n'ayant rien été,
et tout un déluge autour de la mer
immerge le monde, éteint les forêts
de soleils, d'oiseaux et de nébuleuses,
et les astres morts sont des âmes mortes
qui saturent l'Or, qui usent la
Terre.
et comme son signe est un signe d'homme.
un signe de feu et un signe d'eau
la
Terre est en mal dans le mal de l'homme,
la
Terre est en joie dans la joie de l'homme
et la
Terre est l'homme et l'homme est la
Terre,
et le
Dieu de
Vie lui donna la
Loi :
mais la
Loi mourut dans la chair de l'homme,
moururent les rois, moururent les mages,
et le
Verbe entra dans le corps du
Christ,
dans le corps vivant et dans la chair morte,
lui donna l'amour, lui donna le
Sang :
mais l'amour est mort dans l'âme des hommes
qui sont sous la mer, qui ne savent pas
que les jours du
Christ sont les jours du monde,
et la mer est noire, et les saints sont morts,
mais l'Esprit viendra, mais l'Esprit qui vient
et qui organise et qui fait germer
et qui maintient tout dans l'être cosmique,
qui traverse tout, qui habite tout.
qui plante partout la vigne de dieu.
la vigne de feu. la vigne de
Science,
l'Esprit du matin et l'Esprit du soir
ouvre maintenant la tête de l'homme,
la tête emmurée, la tête dormeuse,
la chair sans mémoire, — et l'homme est la
Pierre
et l'homme est la
Plante et l'homme est d'Oiseaux
et l'homme est la
Femme et l'homme est à l'Homme
dans l'éclatement de la
Connaissance.
et dans la marée de ses corps orphiques
et de vie en vie et de mort en mort
il est en enfer et il est l'enfer
et en purgatoire et le purgatoire,
et l'homme voyage au milieu des morts
qui sont dans la
Terre et dehors la
Terre.
au centre de l'être, au milieu des astres
et s'y exorcise el s'y purifie
et sa pureté purifie la
Terre
et son ordalie y délie le
Feu,
et l'homme charnel descelle la chair
et l'opacité et l'éther de l'ovc
qui entoure l'âme, — et l'homme nocturne,
l'homme extérieur se soude à soi-même.
unit l'homme -
Christ à l'homme terrestre
et l'homme d'Ici à l'homme d'Ailleurs,
et le dieu renaît dans le corps de l'homme
et l'homme renaît dans l'Esprit du dieu
et l'homme est le
Christ et le
Chrisi est l'Ame
qu'il faut traverser pour entrer en
Dieu,
pour être
Voyant, pour que l'homme soit
le paraclétien. le nouvel
Adam,
le corps en amour et en connaissance.
et l'Esprit qui est du
Troisième
Temps.
du temps transmuant, du
Troisième
Cycle
envahit la
Terre, envahit les
Eaux,
pénètre un à un les pays stellaires.
les pays mouvants, — et quand chacun d'eux
devient dans le temps ce qu'il devait être :
un arbre vivant ou un arbre mort.
— un monde nouveau, un monde plus pur
le couvre, l'absorbe, et le magnifie.
et toute naissance est dans toute mort.
et l'élévation s'opère en esprit
et n'a pas de fin et s'approfondit
dans le corps sacré, dans le
Corps
Mystique,
et lorsque l'Esprit et lorsque le
Christ
auront incanté tous les univers.
auront traversé tout ce qui doit être
et tout assumé et tout accompli,
quand la
Loi, l'Amour et la
Connaissance
seront unifiés dans la même soif,
dans le même cri et le même feu,
quand la
Sainteté sera la
Sagesse,
et quand la
Pensée où se tient le
Dieu
et quand l'Action où se tient le
Verbe
et quand la
Science où se tient l'Esprit
se rassembleront dans le corps du monde,
quand la
Rédemption sera consommée,
remise la mort et remis le mal
et ressuscites les corps telluriques,
et quand tous ceux-là qui sont nés de l'Ame
vivront dans le dieu, et quand tous ceux-là
qui ne sont issus que des terres mortes
iront à la mort, iront au néant.
et lorsque
Satan mourra dans la mer,
mourra dans la mort pour naître à l'Esprit
et rentrer en
Dieu, — quand le
Temps viendra
de la fin des temps, le
Temps intérieur,
le
Commencement sans achèvement,
quand tout ce qui est d'ici et d'ailleurs
sera purifié, sera dans la gloire
et en communion et en unité,
et quand la
Substance obscure et pesante
sera transmuée par le
Mouvement
et le
Mouvement repris par la
Force
et que le non-être entrera dans l'Être,
rentrera en
Dieu comme un corps dans l'âme,
un corps dans l'Esprit, un corps de lumière
qui ne cessera de sonder le dieu,
de croître en amour dans le
Corps du dieu,
de croître en esprit dans l'Esprit du dieu,
— ô sur tout cela qui brûle et qui tue
et qui est encor muré dans la
Terre
et qui esl en mal et qui est en sang
et qui est un corps qui souffre et qui change
et qui est en croix sur la
Croix du
Christ
et qui entre en mort dans la mort du
Christ
et va au tombeau et va aux enfers
et reprendra vie et sera en gloire
et s'élèvera en dieu avec
Christ,
et sur la nuit morte et sur tous les
Signes
et dans le malheur et dans la colère
et l'ébranlement et la dernière heure
qu'on voit maintenant paraître sur l'homme.
l'Esprit descendra, — et l'Esprit ouvert
sur toute la mer, sur toute la mort
ouvrira le
Dieu, et le dieu ouvert,
le dieu assouvi, le dieu dans le dieu
miraculera en éternité
l'homme spirituel et l'homme fait
Verbe,
miraculera dans le
Ciel ouvert
le
Monde nouveau, la plus haute
Terre,
les
Soleils
Vivants du
Septième
Jour!
Poème publié et mis à jour le: 14 November 2012