Ha ! que je trouve doux ce mal contagieux,
Qui a blessé mes yeux à l'impourveiie,
Si c'est un rhume offensant vostre veùe,
Tousjours je beniray le rhume pluvieux ;
L'aspre douleur pour vous m'est un bien gracieux,
Et ceste-cy ne vous est inconnue.
Là n'irez vous comme ma flamme esmeùe ?
Certes vous ne sçauriez, tesmoins mes tristes yeux.
Je pourray donc me vanter à ceste heure,
(Comme l'on void) que pour vous voir je pleure;
En ce triste cristal je souhaite finir.
Las ! ne ne puis, c'est une humeur féconde :
Car l'humide et le sec font tout par tout venir,
Et j'ay pour vous ores la flame et l'onde.
Poème publié et mis à jour le: 15 November 2012