On peut, ayant l'esprit du tout magicien,
Faire comme accoiser les brouillars furieux :
Il n'est marbre si dur, ni feu audacieux,
Qui en fin ne se cave, et ne s'esteigne bien.
Mais hommes, anges, dieux, ni le cours
Stygien,
N'ont pouvoir sur l'ardeur qui commande à mes yeux,
Encore que ton œil (digne flambeau des cieux)
Ne me vueille esclairer d'un soleil
Papien.
On verra l'air pesant, et le terroir léger,
Paravant que mon cœur se connoisse changer,
Deusé-je estre pour toy un nouvel
Ixion.
Car mon amour,
Madame, est comme l'or parfet,
Qui plus est au fourneau, plus il est pur et net,
Et n'est jamais subject à la corruption.
Poème publié et mis à jour le: 15 November 2012