Mère! Mer de tendresse!Chant mélodieux!
O souffle créateur et muse de mes pensées!
Je te fais voeu de tuer en moi ce caractère odieux,
De renaître, de tout à zéro recommencer,
De rechercher mon air radieux,
De ne plus retomber dans mes vieilles ornières, j'en ai assez,
De faire de mes vers des demi-dieux
De peupler mon âme bohémienne d'ambitions et de pensées,
De me jeter dans la mêlée
Pour porter secours à mon coeur qui gémit mais qui se débat
Contre le désespoir vipère ailée
Telle une colombe qui dans sa cage ouvre un débat
Sois sûre mère que du gouffre je sortirai tel un volcan
L'homme sombre que je suis se métamorphose en laves
Qui descendent à travers mes champs
Qui pansent mes plaies sanglantes et les lavent
Alors de nouveau le jour point
Le désespoir qui s'était abattu sur ma tête s'enfuit
L'univers, le mien, chante mille refrains
Mon coeur telle une fille dans l'éclat de ses vingt ans s'épanouit
Crie vengeance et prononce le verdict
Roue de coups le désespoir qui dans la nature s'évapore, s'évanouit
Fou de joie le soleil se lance à sa poursuite,
Exalte mes vers demi-dieux et luit
Je sors de mon mutisme, je tends mes bras, O mère tendre!
A l'avenir et avec les rayons d'espoir je danse
Je quitte le deuil pour me rendre
A ton appel, toi,Mer de tendresse!Toi, qui me portes chance.
Renaître a L'Espérance
par Mohammed Hachoum
Extrait de:
Le journal de Tanger, page 4, journal du samedi 21 décembre 1985.