Aucun désordre ce matin ni excès de la pensée
aucune haine même du mal
Qui serait de me détruire en me défaisant
dans le regret de penser ou de mourir
Mais une paix désencombrée
Cette immédiateté du regard
Du corps, de l'âme peut-être ouverte À la seule imagination de
Dieu
et de son image en moi
Et de l'image que je suis peut-être du
Tout
Si chaque être à mon regard
Le suggère
J'écris ces mots devant des arbres
verts et noirs où le vent passe
Faisant bouger cimes et feuillage
Je n'ai pas envie de ruser avec mon destin
Je n'ai pas envie de me payer de mots
Je sens que j'éprouve une grande paix
À m'être désencombré de beaucoup de poids
au cours des dernières années
Faux poids fausses images
Si la seule imagination de mon destin peut-être
compte
Et si
Dieu est cette
Chose absente de toute chose
catégorielle
ou le
Tout des imaginables
Parfaitement nécessaire et anéantissant que je vois
parfois
Simplement ce matin je sens et je sais
que je suis libre de respirer
Sans hâte l'air du cosmos vicié ou pas
Moi mortel moi bientôt mort
devant ces arbres que fait bouger le vent
Feuille à feuille et la cime oscille
et cela n'a aucun sens
L'air est en moi je rends l'air
Je reprends l'air ô machine
Si je marche encore un temps dans cet air clair
Et chaque seconde qui fuit rejoint le souffle
qui sort de moi
Se dissout au vide
Avec ce souffle avec le vent la vie de l'arbre
Le temps de moi fuyant au temps vide
Me libérant de moi m'ouvrant à l'Être
ô lumière
Loin de la lumière si aimée des esprits
et des apparences
Poème publié et mis à jour le: 14 November 2012