Yorick un jour tu portais des grelots à ton chapeau
Maintenant tu dors au fond de ta fosse
Et je secoue ces clochettes dans mon âme
Yorick tu jouais au bouffon et tu enseignais le fils
du roi
Maintenant je suis plus fou que toi
et je n'enseigne quiconque
Yorick tu es mort tu reposes
Sous les cyprès des mésanges
Ah je suis plus mort que toi et je ne repose pas
Je n'ai même pas la paix du songe
J'erre dans mon gilet poli à la surface des morts-vivants
Mort-vivant moi-même et enviant tes ossements
Yorick tes grelots sonnent dans mon âme
avec tes inusables drôleries
Quel chant me porte?
Quels mots recomposent le chant?
Etrange compagnon tu étais, maître aimé
Questionneur sans questions
Tu voulais m'apprendre le rêve
et la seule interrogation du rien
Tu ne pesais rien sur aucune balance sérieuse
Riant sans rire comme le vent dans l'yeuse
Comme le temps efface les noms des tombes
Yorick tu es parti et tu es revenu
Personne ne te voit et je porte ton crâne amusant
dans ma main
Personne ne t'éeoute et j'écoute ta voix distrayante
dans ma voix
Ah j'ai perdu et j'ai retrouvé l'éveil
et la maison murée de silence
L'éternel sable et la dalle où l'on ne sort pas
Poème publié et mis à jour le: 14 November 2012