Mais cette erreur avec le criminel est partagée
Et cette solitude avec le proscrit me confond.
L'âme tout au fond n'est que l'ombre où luisent les
couteaux ;
D'horreur et de sang chaque nuit se masquent les idées
Qui dépassent l'entendement.
Et quels dieux bafoués
Cachent l'oracle sous l'effroi du crime, eux qui n'ont plus
Chez nous leur demeure de paix et restent sans
offrandes ?
Celui qui marche ainsi, dans la solitude illicite,
Rend hommage à ces dieux ; on l'entend murmurer : sa
voix
Est à la fois mensonge et sacrifice ; innocent, il
Semble peu probable pourtant qu'il leur échappe ; tôt
Ou tard dans l'ombre douce on voit s'approcher les
couteaux.
Poème publié et mis à jour le: 14 November 2012