Comment j'avance maintenant, c'est par une succession
de mille petites morts de justesse évitées.
Et, dans le
même instant, je ne sais si pour la première fois
j'ouvre les yeux, ou si pour toujours ils se ferment.
Chaque battement de mon cœur franchit le pont d'un
fleuve absent : j'arrive, je m'éloigne,
Emportant le souci d'un infime détraquement par la
formidable horlogerie.
Et pareil à l'offrande incessante d'une jeune fille
Le tremblement du temps sur la dalle de l'estuaire
S'élève un peu plus haut que la vase pure des berges
Où deux barques brisées comme les mots d'un aphorisme
Portent l'inclinaison de la coque vide du ciel.
Poème publié et mis à jour le: 14 November 2012