Les insectes courent entre les pierres,
Prisonniers de leurs métamorphoses
Nous sommes prisonniers aussi
Et certains soirs de la vie
Se réduit a un défilé de choses
Dont la présence entière
Définit le cadre de nos déchéances
Leur fixe une limite, un déroulement et un sens ;
Comme ce lave-vaisselle qui a connu ton premier mariage
Et ta séparation,
Comme cet ours en peluche qui a connu tes crises de rage
Et tes abdications.
Les animaux socialisés se définissent par un certain nombre
de rapports
Entre lesquels leurs désirs naissent, se développent,
deviennent parfois très forts
Et meurent.
Ils meurent parfois d’un seul coup,
Certains soirs
Il y avait certaines habitudes qui constituaient la vie et
voilà qu’il n’y a plus rien du tout
Le ciel qui paraissait supportable devient d’un seul coup
extrêmement noir
La douleur qui paraissait supportable devient d’un seul
coup lancinante
Il n’y a plus que des objets, des objets au milieu desquels
on est soi-même immobilisé dans l’attente,
Chose entre les choses,
Chose plus fragile que les choses
Très pauvre chose
Qui attend toujours l’amour
L’amour, ou la métamorphose.
Poème publié et mis à jour le: 07 June 2019