Quand il fait froid,
Ou plutôt quand on a froid,
Quand un centre de froid s’installe avec un mouvement mou
Au fond de la poitrine
Et saute lourdement entre les poumons
Comme un gros animal stupide ;
Quand les membres battent faiblement,
De plus en plus faiblement
Avant de s’immobiliser sur le canapé
De manière apparemment définitive ;
Quand les années tournent en clignotant
Dans une atmosphère enfumée
On ne se souvient plus de la rivière parfumée,
La rivière de la première enfance
Je l’appelle, conformément à une ancienne tradition : la rivière d’innocence.
Maintenant que nous vivons dans la lumière,
Maintenant que nous vivons à proximité immédiate de la lumière,
Dans des aprè-midi inépuisables
Maintenant que la lumière autour de nos corps est devenue palpable,
Nous pouvons dire que nous sommes parvenus à destination
Les étoiles se réunissent chaque nuit pour célébrer nos souffrances et leur transfiguration
En des figures indéfiniment mystérieuses
Et cette nuit de notre arrivée ici, entre toutes les nuits, nous demeure infiniment précieuse.
Poème publié et mis à jour le: 07 June 2019