Poèmes

Pleinement

par Rene Char

René Char

Quand nos os curent louché terre.
Croulant à travers nos visages.
Mon amour, rien ne fut fini.
Un amour frais vint dans un cri
Nous ranimer et nous reprendre.
Et si la chaleur s'était tue,
La chose qui continuait,
Opposée à la vie mourante, À l'infini s'élaborait.
Ce que nous avions vu flotter
Bord à bord avec la douleur Était là comme dans un nid,
Et ses deux yeux nous unissaient
Dans un naissant consentement.
La mort n'avait pas grandi
Malgré des laines ruisselantes,
Et le bonheur pas commencé À l'écoute de nos présences;
L'herbe était nue et piétinée.



Poème publié et mis à jour le: 15 November 2012

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