Poèmes

Ode a Paul Gauguin

par Rene Depestre

René Depestre

1

Un décembre éclairé de tendresse et de rêve la magie d'une femme-jardin de
Paris conduit doucement mon temps des îles jusqu'à la splendeur des jardins créoles à la
Gauguin.

L'homme aux mains d'innocence ajoute l'été de la vahiné à mon ivresse de vivre il m'ouvre l'espace insulaire féminin il remet à ma portée la
géométrie tout en courbes joyeuses de la vie.

Prise au piège de la solitude

une jeune femme tahitienne

le dos tourné à la mer

écarquille l'œil magique de son sexe

qui incarne tout l'éclat du bien sur la
Terre :

à même la source vive de son vagin

je bois les hormones fraîches du voyageur !

2

Deux autres jeunes filles sur le sable en reines de l'or qui navigue avec leurs corps m'initient au temps du merveilleux féminin : de bonnes fièvres montent en spirale dans mes veines
!

Gauguin, frère voyant,

dans ta maison sise au-devant des tempêtes

fais-moi passer de la nuit sans lune

à la fête solaire qui donne

à manger au forgeron fou de son enclume !

3

Une fois de plus la femme

se fait jour lumineux

sur la toile du peintre :

la beauté-pirogue descend

en chantant nos rapides d'homme.

Sa force lyrique en action

sous le paréo de feu

le métier féminin à métisser

les lieux et les choses du rêve

nous remet les sens et le sexe en fleur

au jeu charnel qui émerveille au bord

du violet de ses lèvres et du rouge

impérial de sa pomme !

après la longue marche dans le désert ouvrons les horizons éblouis des femmes qui - debout, couchées, accroupies, inclinées donnent à boire aux lignes à
l'abandon au soir de nos mains !



Poème publié et mis à jour le: 15 November 2012

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