Mousse de joie

à F. Z.

le bouquet des fruits et la nudité des femmes dans le cœur
si tu passes sans me voir tirer la carte de mon piège
rappelle-toi j’étais la porte de la folie sur tes villes
le crépuscule étouffait un secret de tes cahiers je n’étais pas l’autre
les mains pourries par l’essayage des bribes d’un propos
sur la guerre sur les crocs de la honte dans les fesses
si tu passes sans rien gagner du pays cache
celui qui ne sait comment t’en guérir
les pleurs qui font le fil des jours ivres
cessent maintenant d’arroser l’envie d’habiller
le mur des ratures de l’absence
pardon
ta force va où l’écho des poubelles
frotte tes paupières à la première heure du doute
tu as prévu de blanchir ton nom devant les frontières
ah! le temps qui se perd
tu oublies les heures de manger les frais d’une euthanasie
pour dormir à l’ombre d’une planète qui n’est toujours pas arrivée
n’avoue pas les métaphores de l’échec
l’exil de la joie danse curieuse de corps
prépare le muscle de l’amitié au bloc opératoire
disons – chacun survit à son miroir-
ça ne vaut pas un soupir vert qu’engloutit le sable
tout ce voyage le monde pressé
d’une image à l’autre
l’excuse comme l’asphyxie et le mythe du lieu
tu es sauvé de la prophétie des cyclones crâniens
et cela dure tu prends la couleur naturelle de l’impuissance contre la vie
quand tu demandes à sacrer tes cendres
le rite du sang les oiseaux éteints par silence
les rides des feuilles après le frisson de l’eau
tu es sauvé de la dernière nouvelle et seuls les mots restent tes visiteuses seuls les cordes de la nuit

si tu passes ici sans réveiller les étreintes ou la fièvre de la mort
peut-être à chaque pluie qui veut l’attention de tes yeux
je grandis sale de tes réveils ni le matin ni l’odeur du sein
qui retarde la vérité de l’instant d’aimer
dans les effets d’un baiser et la marque de l’hiver qui ne te quitte jamais