Poèmes

Chez moi les enfants ont le regard à peu près

par Abel Kabach

Chez moi les enfants ont le regard à peu près
Rien du béton ni des haleines scies
Et rompent les lunes métrisées d’un minuit qu’on ne peut renverser
Les oreillers forgent des sanctuaires

Des enfants le rire qui a séché
Tringlent leur dortoir
La mer sue et dans son jeu leur fleur tient
Remplissant le sommeil familier de l’été
Aucune fin ne glace les riens d’une fugue
Les toits tournent mal rue des épaves
Où le bitume ronge les pas
Cause le corps à l’arrêt
Pour dire les revers cette chair au soleil concassé
Les noms s’interrogent
La pierre interroge
Et le vent brasse tes trompe-l’œil rue l’épave
Tous ces enfants pour toi
À retenir et le sel râpant les langues

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