A mesure que les années passent,
ma vie le regarde avec des yeux tout autres :
ce matin d'été dans la garrigue le voici
présent au soleil qui protège ma maison.
Salut, mon frère en lumière, salut
à tes mains qui ont célébré
la chair la plus noire de la beauté !
à l'heure où l'homme est un danger
pour mon mimosa en fleur
et pour mon canari qui se tait
il y a un péril plus grave encore
pour tout homme qui à tes côtés
moissonne la joie de l'avenir
et lève le pain merveilleux du monde !
Léopold
Sédar
Senghor, à cheval sur ton agrégation de lettres, tu as galopé au-devant de la tempête.
Sans trancher des têtes, tu as gagné le marathon du
Christ sur la
Terre !
nègre grammairien puissant des fleuves
dompteur joyeux de ses diplômes,
mon frère de sang élu à l'académie
des blés et du vin de palme, ton chant
est père de la sève en flammes sous ma peau.
Poème publié et mis à jour le: 15 November 2012