Deux peupliers perdent leurs feuilles, perdent éternellement leurs dernières feuilles jaunâtres.
Les passants sont rares et un froid jusqu'à l'âme les saisit à s'engager plus loin.
Un sapin guette une femme derrière une porte.
Qu'arrivera-t-il?
Eh!
Eh!
Cela dépend de l'heure, cela dépend du chapeau que par une embrasure à demi masquée elle arrache pour se le mettre, pour s'en aller se pavaner avec, si elle peut, si elle
peut oublier...
La campagne dort.
La ville est morte.
Les ombres d'un soir tôt venu et qui n'en finit pas, et qui n'en finira pas, s'étendent, s'étendent.
Une voiture plus encroûtée dans l'immobile que la muraille d'une ancienne forteresse occupe une place inchangée, à jamais inchangée.
Le lugubre habite ici.
Une horloge solennelle marque des heures qui ne comptent plus.
Poème publié et mis à jour le: 14 November 2012