Poèmes

Levain de la Douleur

par Georges Haldas

Que le repos m'appelle
Que les voix disparaissent
Nous ne dirons plus rien
Nous serons le vent simple sur le dos du matin
Et nos regards vivront dispersés et lointains
Nul de nous n'entendra les plaintes les refrains
Nul n'aura de mémoire
La forêt sera longue
Un caillou marquera l'endroit où fut scellé cet étrange destin
Seul un vol de silence
Une marche sans fin
Un jour perpétuel sans cri ni lendemain
Et le cheval viendra brouter dans notre main le sel de la douleur qui fut notre levain

Je suis la douce lampe et je suis l'unité
La nuit dans les feuillages et les difficultés
Qui me prend se déprend
Et qui m'use ressort guéri à chaque instant
Ne laissez pas se perdre ce feu toujours latent
Donnez-lui votre vie à manger
Que ce feu soit pour tous un enfant
Qu'en retour il éclaire la neige des parents

Trois heures le calvaire
Les cavaliers portés par la tristesse dorment sur les lieux où jadis la bataille a fait rage
Et maintenant les eaux c'est le soir redescendent entre les seuls roseaux
Ici fut une ville
Ici les hirondelles fuyaient parmi les tuiles
On n'a qu'un souvenir confus de jambes douces touchées par le brouillard
On n'a qu'un souvenir de corps déchiquetés dans les herbes d'automne
Un sein nu
Des souliers désormais à personne



Poème publié et mis à jour le: 14 November 2012

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