Poèmes

Les Voleurs et L'Ane

par Jules Laforgue

Jules Laforgue

Pour un
Ane enlevé deux
Voleurs se battoient :
L'un vouloit le garder, l'autre le vouloit vendre.

Tandis que coups de poing trottoient,
Et que nos champions songeoient à se défendre,

Arrive un troisième larron

Qui saisit maître
Aliboron.

L'Ane, c'est quelquefois une pauvre province :
Les voleurs sont tel ou tel prince,

Comme le
Transylvain, le
Turc, et le
Hongrois.
Au lieu de deux, j'en ai rencontré trois :
Il est assez de cette marchandise.

De nul d'eux n'est souvent la province conquise :

Un quart voleur survient, qui les accorde net
En se saisissant du
Baudet.



Poème publié et mis à jour le: 12 July 2017

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