Poèmes

Les Statues

par Mohammed Dib

Je suis le compagnon idéal des statues ;

Dans les jardins publics peu fréquentés j'observe

Leurs lèvres où s'arrête une parole tue.

Leurs mouvements de pierre aux étranges réserves.

À leurs pieds les oiseaux frayent avec des cris
Mais dans l'ombre parfois qui tremble elles frissonnent ;
Sur-le-champ les moineaux s'envolent tout surpris,
Je me sens indiscret comme avec des personnes.

Il semble bien pour lors qu'un insigne moment
Commence où l'on se perd et retrouve aisément :
Elles seules aussi paraissent vous comprendre...

Elles seules surtout vous prennent en pitié ;

Il se forme entre vous
Dieu sait quelle amitié,

J'ai vu pleins de douleur leurs yeux vides et tendres.



Poème publié et mis à jour le: 15 November 2012

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