Je suis le compagnon idéal des statues ;
Dans les jardins publics peu fréquentés j'observe
Leurs lèvres où s'arrête une parole tue.
Leurs mouvements de pierre aux étranges réserves.
À leurs pieds les oiseaux frayent avec des cris
Mais dans l'ombre parfois qui tremble elles frissonnent ;
Sur-le-champ les moineaux s'envolent tout surpris,
Je me sens indiscret comme avec des personnes.
Il semble bien pour lors qu'un insigne moment
Commence où l'on se perd et retrouve aisément :
Elles seules aussi paraissent vous comprendre...
Elles seules surtout vous prennent en pitié ;
Il se forme entre vous
Dieu sait quelle amitié,
J'ai vu pleins de douleur leurs yeux vides et tendres.
Poème publié et mis à jour le: 15 November 2012