Poèmes

Les Deux Aventuriers et le Talisman

par Jules Laforgue

Jules Laforgue

Aucun chemin de fleurs ne conduit à la gloire.

Je n'en veux pour témoin qu'Hercule et ses travaux :

Ce dieu n'a guère de rivaux;
J'en vois peu dans la
Fable, encor moins dans l'Histoire.
En voici pourtant un, que de vieux talismans
Firent chercher fortune au pays des romans.

Il voyageoit de compagnie.
Son camarade et lui trouvèrent un poteau

Avant au haut cet écriteau :

Le proclamer monarque au lieu de son roi mort.

Il ne se fit prier que de la bonne sorte,

Encor que le fardeau fût, dit-il, un peu fort.

Sixte en disoit autant quand on le fit saint-père : (Seroit-ce bien une misère
Que d'être pape ou d'être roi?)

On reconnut bientôt son peu de bonne foi.

Fortune aveugle suit aveugle hardiesse.
Le sage quelquefois fait bien d'exécuter
Avant que de donner le temps à la sagesse
D'envisager le fait, et sans la consulter.



Poème publié et mis à jour le: 14 November 2012

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